Pas besoin de safety word pour se faire fouetter par The Pink Noise

Il ne faudra pas se fier aux costards propres et aux mines appliquées des membres de The Pink Noise sur cette photo. Le huitième album du groupe montréalais est probablement le plus beau bordel disponible sur le marché actuellement. Un glam rock de crackheads absolument pas taillé pour notre époque (chiante) et dont ces neuf morceaux portent avec beaucoup de grâce l’esprit punk 80’s. Sur Nothing To Bring, la voix évoque un lointain cousin de Stephen Malkmus possédé par le diable quand l’introductif Wall Of Ice rappelle pourquoi on a tant aimé le Rapture de Out Of The Races And Onto The Tracks (et détesté leur reconversion en GO du Club Med).

La voix aux intonations parfois cartoonesques mène la danse. Si elle déraille régulièrement, elle possède la puissance des grandes gueules du rock’n roll foireux, celui qui traverse les années et qu’on s’échangera sous le manteau encore dans des décennies. Une des pièces de choix de ce Economy of Love, est le bien nommé Out of Step, un morceau gouailleur allégé par des drôles de sons de flûtes. Car malgré son côté abrasif et brut, cet album est produit de manière ambitieuse, truffé d’idées et sort du terrain de jeu lofi pour toucher à une certaine forme d’intemporalité. Si le monde était plus à même de s’intéresser à ce qui se passe dans les marges, ce disque serait probablement un classique.

Si Suicide, Pere Ubu ou le Some Girls des Stones ont changé votre vie, jetez vous sur ce disque. Il rendra (au moins) cette journée meilleure.

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