Depuis des trucs aussi traumatisants que le trap metal, le punk funk ou l’hyperska, on se méfie généralement à raison des crossovers musicaux.
Pour contredire ce que je viens de dire, je vous propose d’écouter les bien nommés Oi Boys formés (pour la légende) autour de l’idée d’une chorale qui reprendrait les plus grands tubes de la oi française et qui sort aujourd’hui un 1er disque que j’aurais bien du mal à qualifier autrement que de street wave (ou minimal oi pour les plus berlinois d’entre vous). Un disque composé en duo autour d’une formule synthétique aride rehaussée par un chant français braillard et empreint d’un désespoir pétri d’énergie (et donc forcément assez touchant). On a souvent l’impression d’entendre un mélange entre Molly Nilsson et Camera Silens ou un sosie vocal punk de Renaud qui fait du karaoke sur Orchestral Manœuvres in the Dark. Ca tangue et ça dégueule mais ça tient miraculeusement debout.
C’est par son nihilisme romantique et sa sincérité arrachée que le disque prend par surprise tous les tâcherons post « post punk ». C’est le cas notamment sur Tes mortes idoles qui ralentit le tempo, Mon dernier dieu qui sublime une forme de bile musicale de manière assez jouissive ou Les réverbères qui renvoie Drab Majesty à ses disques de Depeche Mode.
Bref, super disque, crade, sombre, authentique. Plus que bienvenu en ce moment!