Nick Griffith va mettre à la retraite les boomers de la synth pop

Ces derniers temps, John Maus me fait de plus en plus penser au personnage de Michael Douglas dans Wonder Boys (un film adapté d’un bouquin écrit par Michael Chabon): un vieil universitaire en bout de course et en peignoir, le pétard collé aux lèvres qui ressasse encore et encore son spleen sur fond de misanthropie post crise de la quarantaine. Nick Griffith pourrait assez facilement incarner son opposé, le petit jeune frais comme un gardon qui ne tient pas trop l’alcool, campé dans le film par Tobey « Spidey » MacGuire.

A l’écoute de 7 Am (encore un disque passé complètement hors radar pendant que la France entière mange des poke bowls en écoutant des trucs comme Hervé), on a souvent le sentiment que la synth pop inquiète qu’on a tant aimé chez Maus, Boy Harsher ou Lebanon Hanover a pris un billet pour passer des vacances à Ibiza. Et pour être tout à fait honnête, un peu de soleil ne fait pas de mal. Cette impression explose notamment sur le très « Russellien » Back And Forth ou Fantasy, deux titres forts de cette réédition offerte par le label français Safe In The Rain. Ces morceaux (que le musicien australien auto-classe étrangement dans la bedroom pop) sont certes sans prétention aucune mais réussissent à tirer pleinement parti du charme rétro de certaines sonorités de synthés ou de drum machines. Loin d’être fragiles, boostées par une production plutôt costaude pour le genre, les chansons de ce 7 Am devraient autant ravir les amateurs de Patrick Cowley que ceux de Cut Copy ou les gens de gauche qui n’assument plus d’écouter Ariel Pink (guilty).

Je vous ai dit qu’il savait aussi écrire des slows? 

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