Il est toujours hyper tentant de tailler un short aux musiciens qui souillent ce qu’on aime pour en faire une formule « bankable ». C’est ce que j’ai souvent fait par le passé avec Nils Frahm qui représente pour moi toute une vague de musiciens cachetonneurs reprenant à leur compte des expérimentations cruciales du passé (l’ambient, la musique minimaliste, la techno minimale) pour en faire un gros bonbon sucré et se tamponner « Grande Musique » sur le front. Ne me parlez donc pas de Max Richter hein.
L’album du pianiste israëlien, installé à Berlin, Doron Segal est une bonne surprise à plus d’un titre. D’abord parce qu’il ne se sent pas obligé d’ajouter quelques gribouillis technos pour draguer les fans d’Apparat ou pire de Radiohead. Et ensuite parce qu’il joue la carte d’une sobriété émouvante qui emportera même l’adhésion de ceux pour qui l’accolade piano et jazz rappelle surtout les infernaux trajets en vacances avec Papa et TSF. Ceci dit rien ne vous empêche d’écouter ce disque avec vos parents.