Quelque part, les disques néo psyché sont un peu devenus comme les albums de Drake. A force de vouloir en mettre partout et draguer tous les styles, on finit par obtenir un gloubi boulga qui ne ferait même pas tripper un Gérard Colomb en montée de sérum de vérité.
La grande force de Opal, le 4e album du groupe de Los Angeles Vinyl Williams, mené par Lionel Williams, est de proposer un cheminement psyché et cosmique (difficile de trouver un autre terme) extrêmement cohérent. En gros, la came n’est pas coupée et elle mène directement vers l’extase. Le disque quasiment entièrement écrit, joué et produit par Lionel (le petit fils de John Williams pour la petite histoire) a été bricolé et filtré par des enregistreurs cassettes et des caméras VHS, ce qui donne à ses synthés et autres flutiaux une sonorité aquatique assez bluffante.
S’il est difficile de sortir un titre du lot, on pourra apprécier l’ambiance jazz enfumé de « Sanctuary Spells » (qui rappelle un peu David Axelrod), les structures math classic rock de « Nether Congrenes » et ses allures de Steely Dan meets Tame Impala ou le slow sensuel dream pop de « Spirit of Now ». Ce ne sont que quelques uns des trésors de cette île des plaisirs qui est pour moi un des grands disques de cette année.