Vous aviez laissé votre techno en manteau de cuir, lunettes Matrix et relectures pas forcément très heureuses de l’héritage punk indus des années 80? Soyez rassuré.e.s, le bruxellois d’adoption Maoupa Mazzocchetti revient avec un nouveau long format audio et visuel qui met Les Contes de la Crypte et Qui Veut la Peau de Roger Rabbit? dans un grand mixer sonique.
Le producteur se cache depuis 2017 derrière un personnage autofictif (ça se dit?), créé avec le concours de l’artiste Matteo Ingrao, vecteur d’une liberté et d’une auto-dérision dont manque follement la musique électronique dite expérimentale ces temps ci. Quelque part entre le théâtre de boulevard, les alter egos badants de Richard D James et les évidentes références à The Residents, ce personnage n’éclipse en rien cette collection de morceaux synthétiques et élastiques qui évoquent pêle mêle R Stevie Moore, Dj Screw et la bande à Mothersbaugh.
Si on nous présente d’emblée un niveau de lecture un peu deep et conceptuel, il est hautement appréciable de pouvoir aussi déguster cet album pour ce qu’il est: un patchwork de morceaux surprenants et personnels qui ne s’interdit ni les phases ambients, ni les guitares post punk, et encore moins les phases car crash et les frustrantes épopées « presque pop », sommets du disque.
Gag Flag est sorti le 19 septembre chez Editions Gravats. Et une fête est organisée ce soir par le label pour célébrer l’évènement à Montreuil aux Instants Chavirés.