En filigrane de ce que devient peu à peu le business de la musique et de la culture, les festivals se fourvoient gentiment et sûrement, souvent complices d’une apathie généralisée. Censés incarner un rassemblement humain, un espace de vie éphémère au temps suspendu, voire pour certains une « utopie concrète » (© DJ White Hot), les festivals ont peu à peu mis de côté leurs particularismes pour se lisser à peu près tous dans le même moule. Heureusement, ce monde n’est pas si moche et un événement comme le LUFF (pour Lausanne Underground Film & Music Festival, oui il manque une lettre) offre une bulle de respiration et de fun au pays des grosses machines à eau tiède.
Pour sa 17ème édition, le festival envoie à la face du public une trentaine de lives musicaux plus une centaine de films projetés un peu partout dans la ville suisse. Si le format multi-disciplinaire est souvent casse gueule, il est assumé par son équipe, qui programme de manière collégiale, sans thématique ni pression particulière. On attend de pied ferme cette année la new yorkaise minimaliste Lea Bertucci, le vétéran Martin Rev, le godfather de l’ « anti-music » Phil Niblock, les impro noise de Bonnie Jones ou la fierté du pays de l’Est Scorpion Violente.
Côté cinéma, on pourra (re)voir sur les écrans L7, Anton Lavey, Wax Trax! Records, Fluxus ou l’histoire du homocore et se délecter de quelques fictions pas piquées des hannetons, dont In Fabric, nouveau film de fantômes de Peter Strickland (derrière le Berberian Sound Studio, soundtracké par Broadcast).
On y sera vendredi et samedi, report à lire bientôt par ici! Toutes les infos pratiques se trouvent elles, ici.