Un peu comme le punk hardcore à une certaine époque, le rap new yorkais puise régulièrement dans les scènes anglaises plus ou moins souterraines. On a vu ainsi Skepta frayer avec Wiki ou plus récemment sauver le mi figue mi raisin Testing d’ASAP Rocky.
MIKE, 19 ans au compteur , a grandi en partie en Grande Bretagne, passant ensuite du New Jersey à Brooklyn puis au Bronx tout en exerçant ses talents de rappers sur des instrus de MF DOOM (lui même citoyen anglais comme quoi tout se rejoint).
Le petit gars avec plein de dents (sourire américain ci dessus) vient de sortir Renaissance Man, touchant album entre beats claustrophobes, confessions anti bling bling et sonorités screwed bipolaires. On pensera forcément assez fort à I don’t like Shit, I don’t Go Outside du fameux EARL ou aux vocalises graves de King Krule mais on saluera la consistance de l’ensemble, journal à coeur ouvert d’un gamin new yorkais bourré de doutes et d’angoisses dont l’approche poétique fait écho de loin à Gil Scott-Heron.