Des supers disques qui ne seront (probablement) dans aucun Top de fin d’année

Avec le temps, les tops de fin d’année ont fini par tous se ressembler. S’il y a encore quelques années, on pouvait (aussi) les consulter à la recherche des disques qu’on avait raté, il y a peu de chances, en 2018, que vous puissiez dégoter des secrets bien gardés dans les listings des gros médias qui en sont pour beaucoup à considérer qu’élire Astroworld de Travis Scott numéro un est un geste « fort ».

Dans la droite lignée de la démarche de ce modeste site, voici une dizaine de disques qui ont marqué mon année d’une manière ou d’une autre et que j’imagine vous trouverez rarement chez les autres. Vous me pardonnerez le titre un brin « pouet pouet » mais j’en ai marre de donner des sous à la régie pub de Facebook.

 

GOUGE AWAY Burnt Fire (Deathwish)

Refused meets Hole Meets Blood Brothers et un nom de groupe piqué chez les Pixies. Je vois pas trop quoi demander de plus…

 

JAKE MUIR Lady’s Mantle (Sferic)

Un album vendu comme « un hommage ambient au surf rock des années 60 », c’est assez ambitieux. Il serait probablement plus juste d’évoquer un beau disque mélancolique, basé sur des field recordings, dont se dégage effectivement une vibe assez aquatique. Beaucoup moins prise de tête que le délire d’Animal Collective avec les océanographes. Et beaucoup plus émouvant.

 

OTHA

Il y a seulement deux titres en ligne de Otha, jeune chanteuse norvégienne. Mais au rayon: « Bronski Beat sociopathe » ou « Everything But the Girl pic à glace », soit de la musique de dancefloor glaciale mais PAS cold, Otha se pose un peu là.

 

DEAN BLUNT Soul On Fire (free tape)

Allez on exagère, il va bien être dans un ou deux tops de fin d’année (au moins pour son taf sur le dernier ASAP Rocky), mais ne serait-ce que pour les 90 secondes inaugurales de cette mini tape, on lui donne une médaille en chocolat.

 

LIL ZUBIN Heavy Down Pour (The Orchard Music)

Ca y est les rappeurs ont le flow de Tom Delonge. Faut-il s’en plaindre? Oui, mais pas à moi.

 

SRSQ Unreality (Dais Records)

Unreality est un très beau disque de deuil, composé par Kennedy Ashlyn après la mort de son binôme Cash Askew dans l’incendie tragique d’Oakland (les 2 formaient le duo Them Are Us Too). La musique de SRSQ s’apparente à une coldwave  forcément un peu funéraire et on pense beaucoup aux Cocteau Twins mais le final disco gothique « Permission » montre l’étendue des talents de la musicienne.

 

ASTRID SONNE Human Lines (Esco)

Les musiciens classiques investissent plus que jamais les sphères de la musique expérimentales (attention c’est un micro phénomène, GQ n’en a pas encore parlé je vous rassure). Astrid Sonne en fait partie et a sorti cette année un disque fourmillant d’idées, synthétiques et organiques.

 

OMMA: Teplo (Coastal Haze)

J’ai découvert cette jeune chanteuse russe avec sa reprise de « Polka » (mais si, son papa ne veut pas qu’elle danse la Polka). Teplo, son nouveau long format est une bonne sucrerie entre J Pop et house balearic.

 

THE DIRTY NIL (Master Volume/ Dine Alone Records)

Des faces de fions qui font du college rock débiles? Oui promis, vous en avez encore besoin. En tous cas, beaucoup plus  que de geindre sur le retour de Weezer.

 

YVANKO (Pluviose/Le Cabanon)

Pluviose, au milieu des nombreux disques noise et expés reçus cette année, gagne la bataille en privilégiant l’épure. Pas loin des travaux ambient de Kid 606, ces morceaux doivent faire des merveilles en live sur un gros système son et être une catastrophe à 6h du matin dans une soirée techno.

 

 

Article Précédent

Queen of Jeans invente le denimcore

Prochain article

Bouffon du rap ou roi de la pop: que vaut vraiment Drake?

Récent