Nina Simone sort en 1967 High Priestess of Soul, un disque assez incroyable sur lequel elle fait part de l’étendue de ses talents, de la pop jazz vocale à des pièces gospel ou spirituelles au pouvoir d’évocation complètement dingues, à l’image de « Come Ye ».
Ce que peu de gens savent, c’est que sur cet album figurent deux morceaux co-écrits par un certain Andy Badale, pseudonyme d’un jeune musicien fraîchement diplômé de la Manhattan School of Music. Angelo Badalamenti de son vrai nom apporte son savoir faire sur deux morceaux de Nina Simone sur cet album: « I Hold No Grudge » et « He Ain’t Comin’ Home No More ». Leur collaboration fait ici des merveilles entre les vocalises profondes de la chanteuse et les arrangements du Brooklynite qui convoquent tout l’imaginaire et le folklore 60’s doublés de cette mélancolie suspendue dans le temps qui fera ensuite des merveilles chez David Lynch.
A noter que la même année, on retrouve aussi Badalamenti aux manettes de Kaleidoscopic Vibrations: Electronic Pop Music From Way Out, album collaboratif sorti par Jean-Jacques Perrey et Gershon Kingsley, où l’on ne peut s’empêcher de retrouver une certaine patte pre-Lynch.