« Good songs » : dans les oreilles de David Freel (Swell)

Il y a quelques semaines, la tournée hommage à David Freel montée par des collaborateurs fidèles et amis du chanteur de Swell (Sean Kirkpatrick, Monte Vallier, John Dettman-Lytle, Niko Wenner ) passait par la France. L’occasion  pour Melville Bouchard de proposer un DJ set sur la date lyonnaise composé de morceaux qu’écoutait Freel au quotidien, confiés par sa compagne Jennifer. Explications et écoute.

Le concert étant un hommage à David Freel, le DJ set précédant le live proposé à Lyon par le Marché Gare devait se placer dans le même esprit, tourné vers lui. Les comparaisons de Swell à la croisée de Cocteau Twins ou Killing Joke laissaient Freel de marbre. Dans une interview pour Magic Mushroom en 1992, à la question des influences velvetiennes ou soniques il répondait: « J’ai écouté le Velvet pour la première fois il y a deux mois seulement. Sonic Youth, j’ai écouté des trucs pour leur nouvel album. Les deux groupes ne m’ont pas parus mauvais. J’écoute plutôt Frank Sinatra, Tony Bennett, Depeche Mode ou des choses comme Nine Inch Nails. »

Charles Thompson/Black Francis (Pixies) a un temps soutenu le groupe en studio. Plus récemment Ryley Walker a déclaré sa flamme. Mais quelle musique écoutait David Freel? Je me suis donc rapproché de ses proches, musiciens, producteurs avec une obsession en tête: quels groupes, quels morceaux écoutait-il? Et c’est ainsi que Jen, sa compagne depuis plusieurs années, m’écrivit. Dès le premier contact, elle se montra touchée par la démarche. Elle se remémora alors cette playlist que David avait dans son ordinateur. Et quelques mails plus tard, le dossier ‘Good Songs’ fut extrait du disque dur. C’est la photographie musicale d’un homme à une période donnée de sa vie. C’est une chance inouïe d’y avoir accès. C’est tellement émouvant aussi. La playlist « Good Songs, dans le casque de David Freel » est tirée de ce répertoire et tente de rendre compte de la diversité, de l’éclectisme même, des 40 morceaux initialement présents dans l’ordinateur. Ainsi, et grâce à Jen, bien loin des clichés, loin des mythes, près de nous, dans nos oreilles, David nous prête son casque le temps d’un mix d’une heure afin que se télescopent Frank Ocean, AWOLNATION, Pinback ou LCD Soundsystem. Un voyage intime bien ancré dans notre époque. .

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